Il y a quelque temps, je suis partie au Maroc pour un colloque et ma valise étant déjà trop lourde au départ, j'ai viré le bouquin que j'avais prévu d'emmener pour attrapper le premier livre de poche qui m'est passé sous la main. Me voilà donc embarquée pour une semaine avec Baudelaire et ses Fleurs du Mal que, à ma grande honte, je n'avais encore jamais lues.
Je n'ai pas du tout la prétention d'être capable de faire une critique de Baudelaire, d'autres l'ont fait bien plus brillament que je ne serai jamais capable de le faire... je vais donc m'abstenir.
Du coup, vous allez me dire : pourquoi cet article alors ?
Hé bien pour vous dire (ainsi qu'à tous ceux qui m'ont dit "Ohlala Les Fleurs du Mal c'est déprimant !" ou "Ah bin toi en voyage tu emmènes vraiment des bouquins pas possible, tu vas avoir envie de te tirer une balle", etc, etc) que j'ai aimé ! C'était pourtant mal barré vu que je n'aime pas lire de la poésie, mais vraiment pas !
J'avais bien sûr lu Les Phares parce que ca parle de Puget, entendu tous ces artistes semi-dépressifs citer les Fleurs du Mal comme leur référence absolue, mais je n'avais jamais osé y plonger. J'avoue que si j'avais eu un autre bouquin sous la main, je n'aurais sûrement pas dépassé l'intro de John E. Jackson, fort intéressante au demeurant mais très axée analyse littéraire (trop pour moi) et j'aurais eu tort.
Au final :
1. Je n'ai pas trouvé ca si sombre que ca
2. Il y a quelques poèmes que j'ai franchement aimés et même lus plusieurs fois (comme Le Poison, Epigraphie pour un livre condamné, Les promesses d'un visage ou La voix)
3. Lire Baudelaire n'est pas incompatible avec une activité follement intellectuelle telle que lézarder au bord d'une piscine turquoise ^^
Pour conclure, les deux derniers vers de La Voix :
"Mais la voix me console et dit : "Garde tes songes ;
Les sages n'en ont pas de si beaux que les fous !"
(Et toc !)
4e de couverture :
Avec les Fleurs du Mal commence la poésie moderne : le lyrisme subjectif s'efface devant cette "impersonnalité volontaire" que Baudelaire a lui-même postulée ; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l'Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l'expérience de la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s'il nous apporte la preuve que l'art ici se dénoue la morale, il n'en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.
D'où la stupeur de Baudelaire put ressentir quand le tribunal de la Seine condamna la première édition de 1857 et l'obligea à retrancher six pièces du volume. En 1861, la seconde édition fut augmentée de trente cinq pièces, puis Baudelaire continua d'écrire pour son livre d'autres poèmes encore. Mais après la censure, c'est la mort qui vint l'empêcher de donner aux Fleurs du Mal la forme définitive qu'il souhaitait - et que nous ne connaîtrons jamais.