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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 11:45

Continuons notre petit tour d'horizon (loin d'être exhaustif)

des oeuvres sculptées du Bernin...


Aujourd'hui, un petit article consacré aux oeuvres de l'artiste dans la basilique Saint Pierre de Rome. Je ne parlerai pas de toutes bien sûr (comme à chaque fois), mais voici une petite sélection de ce qui me semble essentiel pour le plaisir des yeux

 

Au cours de sa vie, huit papes se sont succédés sur le trône de St Pierre. Certains ont exploité tous ses talents quand d'autres ont fait en sorte de l'écarter (sans succès) de la scène artistique romaine.

Depuis plus de 300 ans pourtant, à peine entrés dans la basilique, l'oeuvre de Bernin nous saute aux yeux...

 

Bernini_Baldachino.jpgLe baldaquin (1624-1635) :

Structure monumentale en bronze de plus de 28m de haut prenant place à la croisée du transept, le baldaquin de GianLorenzo Bernini reste encore aujourd'hui LA référence en matière de baldaquin.

Quatre colonnes torses de bronze, ornées de feuillages de laurier dorés, s'élèvent au centre de l'édifice, posées sur des socles de marbre (pour avoir une petite idée de l'effet, quand on se trouve au pied du baldaquin, un homme de taille moyenne est tout de même plus petit que ces socles !). Dans la partie supérieure on voit des anges monumentaux aux quatre angles et sur chaque face des putti portant soit la tiare et les clés (attributs de St Pierre) soit l'épée et le livre (attributs de St Paul). Ca et là les abeilles, symbole de la famille Barberini, rappellent l'appartenance à cette famille du pape Urbain VIII, commanditaire de cette pièce.

Cette oeuvre est saisissante par sa monumentalité et la richesse de son ornementation. Rien que pour lui, cela vaut la peine du détour par St Pierre !

 

saint_71.jpgSt Longin (1629-1638) :

A la croisée du transept, là où se trouve le baldaquin, il y a quatre niches renfermant chacune une statue monumentale en marbre. L'une d'entre elles est le Saint Longin du Bernin.

Il mesure environ 4,40 m de haut (à l'échelle de l'église... immense !). Les trois autres sont Sainte Véronique de Francesco Mochi, Saint André de François Duquesnoy et Sainte Hélène d'Andrea Bolgi.

On retrouve sur cette sculpture tous les éléments essentiels de l'art du Bernin : l'expressivité des visages, les envolées baroques de draperies, le souci du détail poussé à l'extrême.

 

 

363d-Vatican--siege-papal.JPGChaire de Saint Pierre (1657-1666) :

Exemple parmi les exemples de Bel composto (en gros, conception globale d'un ensemble artistique mêlant plusieurs techniques). On trouve ici du marbre, du bronze, du bronze doré, du stuc, etc.

Cet ensemble prend place dans l'abside de la basilique. Il s'agit de la chaire de St Pierre soutenue par les Docteurs de l'Eglise (en bronze) et surmontée d'une gloire d'anges, de nuages et de rayons divins mêlant figures en stuc et en bronze. Plusieurs artistes ont travaillé à la réalisation de ce gigantesque projet berninien parmi lesquels quelques célèbres contemporains du célèbre sculpteur (Raggi, Morelli, Sassi...). Là encore, du socle au plus petit angelot, les détails sont tous de la même qualité que ce soit dans les ornements des vêtements ou les boucles des chevelures angéliques.

 

263130887_a111c41edf.jpgMonument à Alexandre VII (1671-1678) :

(Marbre blanc, travertin, jaspe sicilien et bronze). L'histoire de ce monument funéraire est un petit peu compliquée mais pour résumer : dès son accession au trône papal en 1655, Fabio Chigi (qui prendra le nom d'Alexandre VII) songe a confier le projet de sa sépulture au Bernin. Il ne fut toutefois pas réalisé et ce n'est qu'en 1667, à la mort du pape que cela fut remis à l'ordre du jour. Le nouveau pape, Clément IX, avait décidé que ce monument prendrait place dans l'église Ste Marie Majeure et ce n'est qu'à sa mort en 1670 que tout finit par rentrer dans l'ordre suivant les volontés d'Alexandre VII et les travaux débutèrent début 1671.

sculptur-4921.JPGOn y voit au centre une statue du pape lui même et de part et d'autre des allégories de la Charité et de la Vérité. Un squelette en bronze doré représentant la mort avec son sablier à la main soulève le drapé de travertin, ouvrant ainsi le passage.

Les sculptures ne sont pas de la main du Bernin, il n'est que l'auteur du projet (et des maquettes). Elles ont été réalisées par Giuseppe Mazzuoli pour la Charité, Lazzaro Morelli et Giulio Cartari pour la Vérité et Michele Maglia, Giulio Cartari et Domenico Bassadonna pour la figure du pape. La fonte de la Mort a été faite par Girolamo Lucenti.

 

 

... à suivre...

 


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- ""Diventare francese", la naturalisation des génois en Provence (1620-1730)", La Haute vallée de l'Arc, bulletin de la SERHVA, n°124, octobre 2013

 

- "Sculpteurs-marbriers provençaux : les Veyrier et la carrière de Trets", dans Marbres de Rois, actes du colloque international tenu (Versailles 2003), Presses universitaires de Provence, 2013, pp. 81-90

 

- Atlantes & Cariatides, Editions Edilivre - collection Universitaire, 2012

241073 LCU C14 3 - Copie

 

- "Sculpteurs et marbriers : les Veyrier et la carrière de Trets", Provence Historique, tome LX - fasc. 239, janvier mars 2010, pp. 67-79


- "Des berges de la Garonne à la construction du magasin des Marbres du Roi à Bordeaux", Bulletin monumental (chronique), n°169-1, 2011, p. 81


- "L'empreinte des archevêques sur Puyricard" (en collaboration avec Sophie Bergaglio) dans Sebastien AUBLANC & Sophie BERGAGLIO, Puyricard, images et histoires, Ed. des lilas, 2012, pp. 56-65