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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 08:00

Aujourd'hui un petit extrait d'un ouvrage intitulé "Les maladies du vieil Aix" , écrit en 1930 par Henri Dobler, un historiographe de l'ancienne cité parlementaire de Provence.

 

3247995043_42c854dcaa.jpgIl recense dans cet ouvrage tout ce qui, pour lui, "défigure" désormais sa ville sous la forme d'un manuel médical. On y trouve l'apparition de panneaux publicitaires et affiches qu'il nomme la "lèpre colorée", la multiplication des véhicules à moteur, les haut-parleurs diffusant de la musique et les sirènes d'usine (surnommées respectivement "pétomanie et grincette" et la "modernité aigue" !

 

 Un petit extrait qui risque de rappeler à certains d'entre vous les débats actuels sur les affiches publicitaires recouvrant les monuments de Venise ou de Paris depuis quelques temps (cf. Le scandale vénitien) :


"Pour une ville d'art, c'est une redoutable épreuve à subir, car elle n'épargne rien, la lèpre colorée, ni bâtiments officiels, ni églises, ni palais, ni rues, ni places où elle étale l'impudence de ses couleurs criardes aux plus extraordinaires endroits. Signalons, parmi les plus indécentes de ces pustules, les réclames d'un apéritif qui, peintes en lettres énormes sur fond rouge, s'emparent verticalement de façades entières et d'angles de maisons qu'elles déshonnorent à plaisir".

 

Ca ne vous rappelle rien ?

 

AIX-1930.jpgIl nous explique que "Depuis qu'Aix est devenue, ou plutôt essaye de devenir une ville d'eaux, une nouvelle maladie s'est abattue sur elle : la modernité aigüe" et propose des "remèdes" pour pallier à toutes ces nouveautés qu'il juge dérangeantes. Il s'en prend principalement aux véhicules à moteur et à leurs utilisateurs (préoccupation bien actuelle si l'on y songe)

Après avoir évoqué une proposition qui semble avoir été faite à la municipalité d'élargir les rues du centre ville, il nous expose SA solution :


"Pour les embouteillages, la défense de circuler en véhicule à moteur, dans un cercle de 800 m autour de la mairie donnerait toute satisfaction. On pourra alors laisser intactes nos vieilles rues et leurs amusants circuits. Cette interdiction d'aller en voiture dans le coeur de la vieille ville serait excellente pour la santé, forçant les gens à faire un peu de footing et les sans mon-auto à... nous foutre la paix.

On pourrait alors se promener, le nez en l'air, sans être exposé à se faire écraser ou étriper par les automobilistes. Les artistes, les poètes et les rêveurs auraient au moins un cercle d'un kilomètre environ où ils pourraient musarder et flâner sans trop de danger."

 

A vous de juger !

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commentaires

A
<br /> Qu'est-ce qu'il dirait s'il vivait de nos jours !!!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Il dirait la même chose ! C'est justement ca qui m'a fait sourire en le lisant<br /> <br /> <br /> <br />

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Mes publications...

 

- ""Diventare francese", la naturalisation des génois en Provence (1620-1730)", La Haute vallée de l'Arc, bulletin de la SERHVA, n°124, octobre 2013

 

- "Sculpteurs-marbriers provençaux : les Veyrier et la carrière de Trets", dans Marbres de Rois, actes du colloque international tenu (Versailles 2003), Presses universitaires de Provence, 2013, pp. 81-90

 

- Atlantes & Cariatides, Editions Edilivre - collection Universitaire, 2012

241073 LCU C14 3 - Copie

 

- "Sculpteurs et marbriers : les Veyrier et la carrière de Trets", Provence Historique, tome LX - fasc. 239, janvier mars 2010, pp. 67-79


- "Des berges de la Garonne à la construction du magasin des Marbres du Roi à Bordeaux", Bulletin monumental (chronique), n°169-1, 2011, p. 81


- "L'empreinte des archevêques sur Puyricard" (en collaboration avec Sophie Bergaglio) dans Sebastien AUBLANC & Sophie BERGAGLIO, Puyricard, images et histoires, Ed. des lilas, 2012, pp. 56-65